Acrobate du verbe, Valère Novarina jongle avec les mots comme un circassien avec des balles : il compose des scènes poétiques vivantes, incarnées par des comédiens hors-pair qui parviennent à nous embarquer dans leurs aventures loufoques. Figure emblématique du théâtre français, Valère Novarina crée un art total entre théâtre, peinture et musique.

Qui sont ces personnages, sorte d’anti-héros, tout droit sortis de l’imaginaire de Valère Novarina ? Face au public, montés sur des ressorts comme les notes de l’accordéon de Christian Paccoud, ils se succèdent dans une cascade de saynètes surprenantes, à la façon d’un music-hall mi-philosophique, mi-absurde. Leur partition semble millimétrée, et pourtant tout en eux respire la fraîcheur de l’instant : leur parole, leur humeur, leur gestuelle, leur regard empreint de fausse naïveté. C’est là tout l’art de Novarina, à la fois peintre et écrivain, d’inscrire le texte dans de grands gestes scéniques : le plateau devient tableau vivant, en résonance avec les toiles peintes qui composent la scénographie. Embarquée dans une délicieuse mécanique, cette joyeuse troupe nous enchante par des mots qui font mouche, des éclats poétiques, des facéties pleines de panache. Il n’y a rien à raconter, mais tout à savourer : c’est tout simplement du grand art !

Valère Novarina compte parmi les artistes contemporains les plus reconnus. Chez lui, le langage est une matière infinie pour créer. Il a publié de nombreux ouvrages, dans divers registres, aux Editions P.O.L. Habitué du Festival d’Avignon, il entre au répertoire de la Comédie- Française en 2006. La Cité internationale de la langue française lui a consacré une grande exposition en 2025.

À l’occasion de sa venue, l’Estive propose de le rencontrer lors d’un Passager du livre et d’un documentaire.