Un sacre

Il est des spectacles dont on sort comme lavé de l’intérieur : Un sacre est de ceux-là. La compagnie a collecté, durant la pandémie, des témoignages et des secrets chez des personnes de tous horizons. Neuf de ces récits sont incarnés sur scène, en hommage à celles et ceux qu’il ne faut pas oublier. Un hymne à la vie d’une puissance rare.

Alors que les théâtres sont fermés à cause de la pandémie, la compagnie rencontre près de 300 personnes : dans le contexte hostile de la crise, où la mort rôde dans les familles, chacune livre une part de soi, intime, secrète, à un·e comédien.ne qu’il ne connaît pas. De ces entretiens naît une fiction entrelacée de réalité, autour de la réparation. Le théâtre peut-il réparer le réel ? Les personnages, composés à partir des personnes rencontrées, transmettent une demande : comment faire vivre encore celles et ceux qui sont parti·e·s ? Comment leur disparition peut-elle éclairer notre existence ? Acteurs et public sont invités à répondre.

Corps et voix se prêtent pour faire émerger, au cœur d’un décor en constante métamorphose, les récits enfouis. De découverte en rebondissements, ces histoires touchent au plus intime, lèvent les tabous et libèrent les tensions. Tour à tour, les corps prennent le relais des mots, dans un rituel chorégraphique bouillant de vie qui transforme le théâtre en célébration. Avec une énergie extraordinaire, les comédiens délivrent les non-dits, désentravent les corps, en quête d’un apaisement intime et commun. La délivrance s’étend au public, traversé de toutes parts par tant d’humanité.

Actrice de formation, Lorraine de Sagazan fonde en 2015 la compagnie La Brèche, qui explore les possibilités du théâtre “extra-vivant” en faisant entrer le réel sur le plateau. En pleine pandémie, en 2020-2021, elle co-écrit Un Sacre avec Guillaume Poix, dramaturge et romancier, et le met en scène avec la complicité du chorégraphe Sylvère Lamotte, accueilli avec sa propre compagnie à l’Estive ces deux dernières saisons.