Nyx

C’est l’histoire d’une femme, la nuit, en errance. Sur scène, Camille et Sombre, son étalon frison, dansent dans le noir, dans la neige et la brume. Entre les mots qui s’égrènent et leur fascinant dialogue de gestes, la magie du théâtre opère.

Deux heures quinze du matin. Une femme sort d’un immeuble, hagarde. Meurtrie par une rupture amoureuse, elle marche dans Paris la nuit, l’hiver, et croise sur son chemin un loup, un lynx, un cerf et des hommes. Les animaux seront les moins sauvages. La parole, en off, nous guide dans cette itinérance du vide, tandis que sur scène Camille aux yeux bandés, canne blanche à la main, chevauchant Sombre, évolue dans la nuit primordiale, la neige et les vapeurs hivernales.

L’histoire se déroule et se donne à entendre, portée par une polyphonie de voix féminines qui murmurent, par des bruits, des sons humains ou animaux, mais aussi de la musique, du piano, du violoncelle, de la guitare… Sur scène, les corps puissants de Camille et de Sombre fascinent le regard, tracent un chemin parallèle au texte, dans l’imaginaire. Et peu à peu les deux tracés se rejoignent : la danse et les mots s’élèvent contre les violences intemporelles. Camille aveugle devient Amazone puissante, femme cabrée, elle devient Nyx, la nuit personnifiée.

L’auteur, Fabrice Melquiot signe une troisième pièce sur mesure pour le Théâtre du Centaure.

Le Théâtre du Centaure est une utopie, fondée en 1989 par Manolo, puis rejoint en 1992 par Camille, autour de la figure du Centaure : mi-humain, mi-animal, il est le symbole de la symbiose de l’humain et du cheval. Environ dix chevaux et dix humains y vivent ensemble. Ils créent ensemble des pièces de théâtre où les duos cheval-humain, les Centaures, sont des acteurs à part entière.
Ils ont créé un lieu de vie ouvert à tous, à Marseille.

Nyx est une commande passée au dramaturge Fabrice Melquiot, complice artistique de longue date.