« Avilàg (« le monde » en hongrois ) est une série photographique qui propose un regard sur le réel, une part du monde entre documentaire et poésie, une manière de rendre compte du quotidien de la vie nomade et de l’humilité qu’elle requiert. J’ai rejoint pour ce projet durant plusieurs saisons, une troupe de cirque itinérante parcourant les chemins de Hongrie en roulotte à cheval. J’ai suivi les convois à pied aux côtés de ces voyageur.se.s, en interrogeant ma pratique de la photographie comme témoignage de l’ordinaire. Quand hommes et femmes choisissent de vivre un quotidien qui les rend tributaires de la nature, où qu’ils/elles soient sur la terre, leurs préoccupations fondamentales sont les mêmes : s’adapter à leur environnement, préparer la nourriture sur le feu, chercher de l’eau, ramasser le bois, traire, cueillir, etc.
C’est là que mon regard se pose, lorsque du réel émergent des images surnaturelles teintées de mythe et d’étrange, où le quotidien tire ses traits du fantastique.
Avec la photographie argentique en noir et blanc, je tente de montrer simplement ces gens traversés par Les paysages. »
Chloé Gadbois-Lamer
Chloé Gadbois-Lamer vit en Ariège dans Les Pyrénées et travaille actuellement en tant que bergère. Elle photographie au sein du collectif de photographes Latens (avec Rémi Petit et Gerald De Viviés) des chemins de traverse dont les montagnes sont les frontières, pour l’élaboration d’une exposition sur le thème des migrations.
Après des études de réalisation cinématographique à l’Institut des Arts de Diffusion, ainsi qu’à l’Ecole Supérieure des Arts de L’image 75 en Belgique, d’où elle sort diplômée en 2014, Chloé Gadbois-Lamer cofonde le collectif La Claque (initiatives artistiques et culturelles autour de la jeune création photographique) avec Laura Lafon, Lucie Mach et Laureen Machu à Bruxelles. Sont organisés différents évènements autour du collectif : projections de diverses séries photographiques, Photomatics à Bruxelles ; Projet Lakatlan à Budapest, exposé à La Maison Pelgrims à Bruxelles.
En parallèle de ces projets collectifs, elle poursuit son travail entre documentaire et image poétique en argentique noir et blanc qu’elle concentre autour de sujets qui permettent d’interroger les liens qui unissent l’humain aux animaux et à la nature: Avilàg (première édition 2015, seconde édition 2021) raconte la vie en Hongrie d’une troupe de cirque qui voyage en roulotte à cheval. Durant plusieurs séjours, elle les suit dans leur quotidien. Koze Ovce (édition unique 2015) parle de son apprentissage de bergère, entre la Slovénie et la Drôme. Traverser la terre (auto édition 2017) s’inscrit dans la lignée des deux précédents sujets et traite de la vie en alpage, de l’humilité face aux éléments nourrie de ces moments d’immersion, où il est question de silence, de solitude, d’attente, de latence.