Petit, il était Tarzan. Ou il pensait l’être, il le voulait. Si fort, fort comme Tarzan. L’homme que l’on souhaite devenir est-il celui que l’on devient ? Comment échapper aux stéréotypes qui construisent les petits garçons grandissant à l’ombre d’une virilité obligatoire et parfois oppressante ?
Rappeur, slameur, écrivain, metteur en scène, D’ de Kabal mène un travail depuis plusieurs années sur la construction du masculin. Dans le cadre d’ateliers de parole, il réunit des hommes de tous horizons. Ensemble, ils parlent d’eux, de leurs parcours intime, de leurs fêlures. C’est dans cet espace de parole libérée que ce qui est habituellement tu, peut être dit et entendu.
C’est ainsi qu’est né Fêlures, entre mots et silences, entre calme et violence.
Dans ce spectacle à la fois slamé, joué, dansé, chanté, performé, la parole de D’ se fait éruptive et poétique. Elle contraste avec le silence oppressant que font palper les comédiens. De scènes d’une vie conjugale aussi confortable qu’étouffante à l’énigmatique danseur qui franchit les espaces symboliques, une place se crée : celle d’un homme qui refuse d’intégrer la communauté des mâles, celle d’un homme mûr qui porte en lui un petit garçon abusé par une tante, celle d’un aède qui croit en la force cathartique de la parole.
Une fêlure… telle une plaie qui ne cicatrise jamais à laquelle le théâtre offre un espace de toute beauté pour que parvienne enfin à se faire entendre le silence des hommes.
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BIOGRAPHIE
Né en 1974 à Paris, D’ de Kabal est un écrivain, auteur-compositeur, rappeur, slameur et metteur en scène français.
Co-fondateur du groupe Kabal qui a officié sur la scène rap hexagonale entre 1993 et 2000, il est très actif dès les années 2000 sur la scène slam à laquelle il apporte sa contribution avec les légendaires sessions « Bouchazoreill » du Trabendo et multiplie parallèlement les expériences au théâtre en tant que comédien.
En 2005 il fonde sa compagnie R.I.P.O.S.T.E et expérimente de nouvelles formes théâtrales au croisement de plusieurs disciplines (écriture, musique, slam, rap, danse). Les spectacles qu’il écrit et met en scène aujourd’hui sont programmés au Théâtre National de la Colline à Paris, à la MC93 de Bobigny, à l’Espace Malraux (Scène Nationale de Chambéry Savoie), à l’Estive (Scène Nationale de Foix et de l’Ariège)…
Ses textes sont publiés depuis 2010 chez L’œil du souffleur. Il y interroge la mémoire antillaise, la manière dont se construit l’individu marqué par l’histoire de l’esclavage colonial, le racisme et les discriminations sociales. Actuellement, son champ d’exploration est la masculinité dans ses fondements. Depuis 2014, il écrit sur cette virilité qui lorsqu’elle est portée comme une cuirasse, contribue à fabriquer des dominants à la chaîne et devient le socle de ce qu’il nomme l’intégrisme masculin. Pour appuyer ses recherches artistiques, il initie dès 2015 des « Laboratoires de déconstruction et de redéfinition du masculin par l’Art et le Sensible », groupes de paroles masculines en non mixité.
Source arche-editeur.com
Retrouvez aussi D’ de Kabal, artiste associé à l’Estive, dans sa conférence slamée Le masculin dans sa relation au féminin et à lui-même, le mercredi 9 octobre 2019 à 19h à l’Estive.
Texte et mise en scène : D’ de Kabal
Collaboratrice artistique et dramaturge : Emanuela Pace
Collaboratrice artistique : Noémie Rosenblatt
Musique : Franco Mannara
Avec : Astrid Cathala, D’ de Kabal et Franco Mannara
Scénographie et régie générale : Nicolas Barrot
Vidéo : Sean Hart
Lumière : Leslie Sozansky
Son : Thierry Cohen
Costumes : Sonia de Sousa
Avec les voix de : Etienne Behar et Lou Viguié
Le texte est édité aux éditions L’œil du souffleur – 2019
Production déléguée : R.I.P.O.S.T.E. – direction artistique D’ de Kabal
Coproduction : La Colline, théâtre national et l’Espace Malraux, scène nationale de Chambéry et de la Savoie.
R.I.P.O.S.T.E. est soutenue par le ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Île-de-France, la Région Ile-de-France au titre de la permanence artistique et le Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis.
Photographies : © Simon Gosselin